Une mise en bouche au sujet de Bucarest

Bucarest est essentiellement connue pour le fameux « Live in Bucharest » de Michael Jackson. Avant cela, personne ne savait vraiment où ça se trouvait. Pour la peine, je vais dire quelques mots sur la ville vu qu’elle a été bénie par le King of Pop.

On l’a vu dans un précédent billet, Bucarest est la plus grande ville et la capitale économique du pays. A l’origine, simple village situé au carrefour de plusieurs routes, son marché grandit pour devenir une place incontournable. C’est en 1459 qu’il est fait pour la première fois mention de ce marché fortifié entre Târgoviște (capitale de la Valachie), Brașov en Transylvanie et le port de San-Giorgio fondé par les génois sur le Danube. Le charmant Vlad III l’Empaleur (Vlad Tepes) y réside alors. Il a fallu attendre le XIXème siècle pour voir la ville érigée en capitale de la Roumanie. Occupée à plusieurs reprises par les ottomans, les russes et les autrichiens, la ville se reconstruit et grandit, son développement urbain se faisant essentiellement au milieu du XIXème siècle. La richesse architecturale et la culture cosmopolite de cette période valent à Bucarest son surnom de « Petit Paris » à l’époque de la « Petite Entente » où la Yougoslavie, la Tchécoslovaquie et la Roumanie sont alliées de la France. L’avenue de la Victoire (Calea Victoriei) faisait office de Champs-Élysées, dépourvue toutefois du C_42 ou de Peugeot Avenue. Et c’est déplorable. Plusieurs bâtiments sont d’ailleurs le fait d’architectes français à l’image de l’Athénée.

En parlant de bâtiments, de nombreux styles se côtoient à Bucarest : Art Nouveau, Bauhaus ainsi que des styles plus locaux ou inspirés des périodes ottomanes à l’image du Néo-brancovan aux voutes stylisées. La dictature communiste étant passée par là, bien des constructions collectivistes défigurent la ville, en particulier lorsque l’on s’éloigne du centre. Le tremblement de terre de 1977 a d’ailleurs été une occasion de raser bien des habitations anciennes au profit des bonnes barres à la mode du Kominform. Nicolae Ceaușescu (1965-1989) a par ailleurs fait construire le Centre civique, qui inclut le Palais du Peuple (désormais Palais du Parlement), où un quartier historique entier a été rasé pour accueillir les constructions mégalomanes du dictateur roumain. On y reviendra, ça vaut le coup d’œil.

Je vous épargne pour le moment un laïus sur les transports en commun et le métro en particulier : ça viendra. Quoi qu’il en soit, la ville se caractérise aussi par ses nombreux parcs comme Cișmigiu ou Herăstrău que je ne manquerai pas de vous faire visiter à travers d’autres billets. Pour conclure cette introduction à la capitale roumaine, je citerai l’écrivain Claudio Magris dont j’ignorais l’existence avant de lire cette phrase au sujet de Bucarest : « C’est une vraie capitale, elle en possède souffle, l’ampleur, le mépris majestueux et nonchalant de l’espace ». Pourquoi pas. Mais de là à lire ses livres, il n’y a qu’un pas que je ne franchirai pas, ce serait prendre le risque de devenir intellectuel. Bon, je vous laisse, ça fait trop de culture pour la journée.

Via Wikipedia et le Guide Michelin.